Alors que certains pays ont réussi à consolider une offre performante en matière de tourisme de santé, la France a fait preuve d’une certaine réticence à entrer sur ce marché. Cependant, conscients de son potentiel économique, ces derniers mois, diverses initiatives commerciales ont été lancées pour promouvoir ce produit.
Cap sur le tourisme médical et de santé
Le tourisme de santé représente une part infime de l’activité du secteur des loisirs en France. Jusqu’à présent, elle a plutôt été conçue comme un phénomène qui profite du système de santé publique et qui, par conséquent, au lieu de générer des revenus, nuit au produit intérieur brut (PIB). L’image du citoyen européen cherchant à se faire soigner gratuitement dans les hôpitaux publics a prévalu, soutenue par un règlement européen qui permet aux citoyens de l’UE de recevoir un traitement médical dans n’importe quel État membre. Et ils choisissent souvent la France parce que les soins de santé y sont universels, égaux et plus facilement accessibles.
En fait, certains experts font la distinction entre le tourisme de santé et le tourisme médical. Nous comprenons le tourisme de santé comme l’utilisation abusive de notre système de santé publique. De nombreux résidents européens viennent sur la Côte d’Azur par exemple pour des traitements qui ne sont pas couverts dans leur pays d’origine ou pour des services auxquels ils n’ont pas accès.
Le touriste qui se déplace pour des raisons de santé présente un profil très différent. Il génère plus de revenus que le tourisme ordinaire. Ses dépenses moyennes sont bien plus élevées que celles des touristes classiques et ses séjours sont plus longs. Et on peut prendre l’exemple de la Turquie qui génère des revenus faramineux par le biais du tourisme médical. En effet, la chirurgie esthétique en Turquie est considérée comme le fer de lance pour ce type de tourisme et la France doit en prendre l’exemple.
Une activité rentable à court et à long termes
Ce domaine d’activité est axé sur l’offre d’un produit permettant à des patients d’autres pays de suivre un traitement dans un centre français, soit avec admission dans le centre, soit avec hébergement dans un hôtel proche. C’est le patient lui-même qui paie de sa poche le coût de ce processus, mais dans certains cas, c’est le système de santé de son pays et dans beaucoup d’autres sa compagnie d’assurance.
Le phénomène du tourisme de santé déplace plus de 7 400 millions de dollars (5 726 millions d’euros) dans tous les pays qui reçoivent ce produit, selon une étude réalisée par le cabinet de conseil Deloitte pour la Fédération nationale des cliniques privées (FNCP). Quarante pour cent de ce chiffre sont concentrés aux États-Unis, tandis que l’Europe en représente 40 %, soit quelque 3 155 millions de dollars, mais il n’en reste qu’une petite partie en France, environ 140 millions d’euros.
Jusqu’à présent, il y a eu une certaine réticence à promouvoir ce produit. Cependant, la France dispose de tous les éléments pour offrir ce type de service : un réseau reconnu d’hôpitaux privés, des infrastructures hôtelières et de transport modernes et une expérience avérée dans la gestion du tourisme, ainsi que les avantages du climat pour supporter une grande partie des traitements esthétiques du corps. Conscients de ce potentiel, différents secteurs commencent à investir dans ce produit afin d’être compétitifs sur l’un des marchés les plus rentables.